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Fév 11, 2018

365Project : une photo par jour (janvier)

Janvier

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Janvier 2018. La lumière se cache derrière les horizons, tête baissée, en espérant que l’hiver passe vite. Mes yeux sont rivés vers le haut, pour la chercher, sans jamais savoir où regarder. Les branches dénudées dessinent les seuls motifs dans ce ciel vierge de couleurs. J’observe de notre lit les souvenirs qui ont traversé cette fenêtre, et me demande quel vert s’installerait sur ces branches, dans quelques mois. J’aperçois parfois aussi ces oiseaux, j’essaie de poursuivre leur envol, mais toujours trop rapide, toujours trop court. Insaisissable. Comme ces quelques rayons qui viennent se blottir dans nos draps, encore froissés de nos réveils. Lorsque le voile se lève, le bleu du ciel se reflette dans l’air froid et je scrute ses moindres faits et gestes, le vois se transformer, du bleu azur au bleu orageux, du bleu grisé au bleu nuit. Entre deux pas de courses, je m’arrête un instant pour contempler l’heure dorée, l’appareil à la main, me demandant si ça sera aussi flamboyant que dans ma mémoire. Les passants s’arrêtent un instant aussi, se demandant pourquoi je suis à contre-sens, lèvent leur tête pour être enfin éblouis à leur tour par la lumière. On se retrouve tous ensemble, comme l’année dernière pour trinquer à sa santé, pour voir son sourire face aux nôtres. Ça y est, 2018 a débuté, que l’année commence !

365 project – Une photo par jour

Je reprends un nouveau projet 365, avec un nouveau format et une technique différente. Cette année je retourne aux sources et ça sera le grand classique « une photo par jour ». Avoir terminé mon projet en vidéo m’a apportée énormément, tant dans la durée que dans la satisfaction et je me voyais mal passer 2018 sans aucun projet journalier. Mais Il fallait que je trouve un médium un peu différent de mes habitudes (comme la vidéo l’année dernière), pour tenter et apprendre de nouvelles choses. Et l’idée de l’argentique s’est imposée soudainement. L’argentique m’a toujours attirée mais effrayée : on n’a aucun moyen de vérifier si la photo est réussite jusqu’à la fin du film et son développement. Trop habituée au numérique, j’utilise très timidement mon Nikon F50 « de peur de rater ». Me l’imposer et m’entrainer avec pendant un an me paraissait donc une bonne méthode pour franchir le cap.

L’argentique

Il y a 36 photos dans une pellicule, et dans mes calculs, ça sera environ une pellicule par mois : une photo par jour, et 5-6 photos bonus pour les jours les plus inspirants. L’approche est vraiment différente comparé au numérique où le nombre de photos est quasi illimité et on prend souvent 3-4 photos de la même scène avec des cadrages un peu différents, par acquis de conscience et pour avoir la possibilité de choisir sa meilleure photo par après. En plus, on a tendance à prendre un peu tout et n’importe quoi, même quand on n’est pas vraiment convaincus, en se disant « sait-on jamais ». En numérique, la réflexion vient ainsi souvent a posteriori, devant son ordinateur. Ici, le processus est inversé, la réflexion vient en amont : est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Est-ce qu’il n’y aura pas un meilleur moment ? Est-ce que c’est le meilleur cadrage ? Chaque déclenchement devient très précieux et réfléchi (et au prix de mon premier film à 16€, oui il vaut mieux). L’implication n’est plus la même, on retient son souffle avant d’appuyer sur la gâchette, avec une tension particulère pendant ces quelques milliers de secondes. C’était d’ailleurs un plaisir énorme de découvrir mes 36 photos et d’en découvrir 36 différentes. Et cet aspect est un gros avantage pour moi qui suis extrêmement lente quand il s’agit de sélectionner mes photos personnelles. Ici soit la photo est réussite, soit la photo est ratée, mais je n’ai plus à me demander si la composition verticale est meilleure que mon horizontale, puisque j’ai aucun choix à faire entre les 36 photos.

J’ai également décidé de retoucher aucune photo pour ce projet : pas de correction de lumière, de perspective, de balances des blancs. Je veux garder les couleurs spécifiques des films et leur grain propres à eux. Mais en plus, c’est connu, la retouche (couleur en particulier) est une étape qui est aussi pénible que la sélection pour moi quand il s’agit de mes photos personnelles. Je change d’avis du jour au lendemain,  je reprends des retouches plusieurs fois, avec des variantes et résultat, je publie parfois des photos que 2 ans plus tard… La suppression de cette étape grâce aux films est pour donc pour moi un gain considérable. Cette décision m’oblige non seulement à réfléchir plus à mes cadrages, mais aussi à calculer mes temps d’exposition. Vu que cette année un de mes objectifs photo est la compréhension technique et non instinctive de la lumière, je pense que ce projet sera un excellent exercice.

Mise en page

Enfin, avec la suppression de ces 2 étapes (sélection et retouche), je me suis rendue compte que j’avais enfin du temps et tous les éléments en main pour réaliser une envie que j’avais depuis un moment : allier graphisme, écriture et photos dans un seul projet. Mon 365 en vidéo m’a permise d’allier image et musique et de m’exprimer à des niveaux différents qu’en photo. J’avais du coup envie de trouver à nouveau une approche qui m’ouvrait d’autres horizons et  modes d’expression.

Comme pour l’année dernière, je n’ai aucune idée où m’amènera ce projet mais je prends déjà beaucoup de plaisir à sa réalisation et j’espère que vous serez autant enthousiastes à le découvrir de mois en mois.

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