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Avr 11, 2018

Les portraits au 50mm

Le 50mm F/1,8, un objectif pour débuter.

Apprendre à composer – mes premiers portraits

« Avec quel objectif débuter ? » C’est une des questions que l’on me pose fréquemment. Il y a sûrement plusieurs écoles, et moi, je réponds que j’ai été éduquée au 50mm, un objectif fixe. Beaucoup sont tentés de commencer avec l’objectif de base, le 18-55mm ou le 18-105mm, mais je dirai que c’est une erreur. Avec un « zoom » de base, quand on sent que la composition n’est pas très élégante, on a tendance à zoomer, dézoomer, jusqu’à ce que l’image semble bonne, sans trop chercher ailleurs. Avec un objectif fixe, quand la composition n’est pas satisfaisante, on est obligés de bouger : à droite, à gauche, on se baisse, on recule, on avance. On apprend ainsi à composer avec une certaine limite (l’angulaire) et on gagne en réflexes rapidement. En plus, puisqu’on est habitués à une seule focale, on arrive à mieux ressentir sa progression. Si vous avez un zoom, vous pouvez avoir du grand angle, du serré, un peu de tout, et quelque part, tout ce que vous ne maîtrisez pas. Il y aura beaucoup trop d’informations qui vous passeront au dessus, et ça sera plus difficile de pointer les erreurs à améliorer.

Apprendre à composer – Photo 1 (mars) Photo 2 (août) avec la même modèle – mes premiers portraits

Je pars de principe qu’une photo parfaitement exposée mais mal composée est d’office une photo ratée. Mais parfois une photo mal exposée ou avec une mauvaise balance de blancs est rattrapable. Quand j’ai commencé la photo, je me suis ainsi concentrée uniquement à comprendre les compositions, avec mon 50mm F/1,8, l’objectif que je conseille fortement pour commencer la photo. Niveau rapport qualité-prix, il est imbattable, et existe en Nikon ou en Canon ou autres marques. Les zooms comme le 18-55 ou le 18-105, l’ouverture maximale est souvent dans les environs de f/3,5-5,6. Certaines conditions de lumières deviennent vite impossibles alors qu’ici, on a directement une très grande ouverture qui permet de photographier même en situations de basse lumière. Les appareils numériques d’aujourd’hui sont bien plus performants que mon premier réflexe et un F/1,8 est largement suffisant pour même s’essayer aux photos de nuit.  Depuis, je suis passée au 50mmF/1,4 et il fait toujours partie d’un de mes objectifs indispensables.

Des situations de basse lumière – intérieur, éclairage studio en continu, non déclenché // 1/320s – F/1,6 – ISO500

Des situations de basse lumière – photo de nuit // 1/160s – F/2 – ISO2500

Des situations de basse lumière – intérieur, éclairage à base de bougies // 1/80s – F/1,8 – ISO2000

Les portraits avec le 50mm

Le 50mm est considéré comme l’objectif se rapprochant le plus à l’œil humain. (Plus les chiffres sont plus petits, on agrandit le champs de vision et vice versa.) Il a donc un rendu très naturel, sans trop de déformations. Il est polyvalent puisqu’il permet des portraits assez rapprochés, mais de s’éloigner du sujet assez rapidement aussi.

Un objectif polyvalent, permettant des portraits serrés, ou des plein pieds.

Un objectif polyvalent, permettant des portraits serrés, ou des portraits américains.

Personnellement, lorsque je choisis le 50mm pour faire des portraits, c’est lorsque je veux que le sujet soit clairement mes modèles, tout en gardant un peu le contexte (l’environnement) autour. Si je veux surtout privilégier le lieu du shooting, je me dirige alors vers mon 35mm, et si je veux du portrait pur (comme les beauty shots), j’opte pour le 85mm. C’est pourquoi pour la série avec les couronnes de fleurs, j’ai naturellement choisi le 50mm, pour qu’on voie un peu l’environnement autour, tout en évitant de noyer les modèles dedans.

Garder du contexte (environnement) autour

Dans l’usage du 50mm, j’aime beaucoup la distance que cet objectif m’offre avec la modèle. Il est proche de l’œil humain, comme expliqué ci-dessus, et les distances entre la modèle et moi sont assez naturelles. Pour l’avoir jusqu’aux épaules, je suis à environ 1m, et pour des portraits plus serrés, à 50-60cm. Ce sont des distances qu’on a plus ou moins l’habitude de prendre dans notre vie sociale, et les modèles se comportent assez naturellement devant cet objectif. Par exemple, si vous prenez une photo en grand angle, même si la personne est à 20cm de vous, ses bras, voire parfois ses jambes selon les positions sont dans le cadre. Mais souvent la personne aura l’impression qu’on est tellement près, qu’on est en train de photographier des détails. Et avec le 50mm, ce genre de décalage se produit rarement et les séances se déroulent souvent très naturellement.

Autre caractéristique que j’affectionne particulièrement c’est évidemment sa grande ouverture. On peut facilement isoler son sujet, ou faire ressortir un détail. Mais une autre raison pour laquelle j’aime en général ouvrir mes objectifs, c’est l’effet sur la peau : la profondeur de champ étant courte, la photo est surtout nette à la mise au point et le reste se floutte. Ça donne un effet extrêmement laiteux et doux à la peau. En fait ça « supprime » pas mal de détails de la peau sans recourir à la retouche de la peau qui est un exercice, il faut le dire, extrêmement pénible.

1/1600 – F/1,6 – ISO200

1/400s – F/2,8 – ISO400

Enfin, par sa taille et son poids, c’est aussi l’objectif vers lequel je me tourne naturellement dans la vie quotidienne. C’est d’ailleurs celui que j’utilise le plus souvent pour l’instant pour mon projet 365 – 2018. Il permet beaucoup de flexibilité, praticable partout et transportable facilement. Pour s’exercer tous les jours à la photographie, c’est réellement selon moi, le meilleur objectif. De multiples possibilités dans des conditions variées. Alors, envie de s’y mettre ?

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