Paradise City, un festival belge proche de la nature
À peine une vingtaine de minutes en voiture de Bruxelles, traversant champs de blé et coquelicots, on arrive le samedi après-midi à la 2ème édition de Paradise City. Le line-up est plus que prometteur, puisque durant les 2 jours à venir, nous est proposé une liste de musiciens plutôt pointue, avec un grand penchant à la musique électronique. Des noms classiques comme ceux d’Agoria, Âme ou Kiasmos sont au rendez-vous, mais aussi des noms montants comme ceux de Pional, Christian Löffler ou Lake People répondent également présents. Sans oublier de mentionner le Stephan Bodzin, une des grosses tête d’affiche.
On découvre un superbe site, au pied du château flamand de Ribaucourt, entre et autour des 3 scènes mises à notre disposition. Entourés par forêts, points d’eau, égaillés des canards et chants de grenouilles, on est directement plongés dans l’esprit d’un festival qui se veut écologique. Alors on danse, plane, sous les mélodies de Konstantin Sibold, tout en admirant ce cadre presque inhabituel pour un festival de musique.
Profitant des rayons de soleil s’invitant entre averses et orages, on se repose au bord du lac, ou déambule entre les foodtrucks aux menus plus variés et inédits qu’à l’accoutumée : hamburgers végétariens, spécialités coréennes, falafels et pour les plus curieux, des chaussons au fromage et grillons. Poussant le raffinement encore plus loin, les organisateurs, Dimitri Verschueren et Gilles De Decker, ont invité Sofie Dumont pour un dîner gastronomique 3 services de niveau Michelin, installant son restaurant pop-up près de l’Orangerie du château. (sur réservation).
Côté musique, l’ambiance et la bonne humeur des festivaliers étaient présentes. Contrairement à certains évènements de plus grosse taille, on ne se sent jamais trop à l’étroit pour bouger nos corps aux grés des rythmes. Les systèmes sonores sont suffisamment bien équilibrés pour que les 3 scènes ne se chevauchent pas entre elles. Le live semble privilégié aux dj-sets, nous donnant l’occasion de découvrir des productions inédites de nos artistes préférés et de les voir à l’œuvre, construire progressivement leur histoire, plus mélodieuse et entraînante l’une que l’autre.
Nos coups de coeur
Kiasmos : Le duo islandais d’Ólafur Arnalds et Janus Rasmussen a bien évolué en live depuis la dernière fois qu’on les a croisés (Route du Rock 2015). Beaucoup plus expérimentés, entremêlant avec délicatesse et justesse leurs univers respectif, ils nous ont offert un show plus dancefloor, et mettant le feu à cette première soirée. Leur version de Wrecked fut totalement obsédante, tout autant d’ailleurs que le track inédit (?) qui a conquis la foule.
Christian Löffler : La musique de cet allemand d’origine, combinant mélancolie et euphorie avec subtilité, il semblait incanter pluie et éclaircie éblouissantes durant tout son live. Avec le sourire et une parfaite maîtrise, il nous a fait voyager dans un univers tout en douceur, tout en simplicité. Lorsque les premières mélodies de Mt. Grace (album Young Alaska) sont entamées, les cris et les chants s’élevèrent sans retenu de la foule.
Point G : aussi connu sous le pseudo Dj Gregory, figure de la house française depuis plus de 20 ans, était ma découverte du festival. Avec une énergie presque déconcertante, il nous a baladé dans des sonorités et grooves si particuliers. Vivant véritablement sa musique au fil des notes, sa frénésie et son savoir-faire n’ont eu d’égale que la joie qu’ils nous ont communiqué.
Stephan Bodzin : la grosse claque du festival. À l’écoute de son dernier album Powers of Ten sorti en 2015, nous s’attendait à aimer le dimanche soir à ses côtés, mais pas forcément à se prendre une aussi grosse claque. La notion de live prend tout son sens avec lui. Chacun de ses morceaux déjà tant affectionné dans leur version studio, nous ont emmenés très loin, de la foule, de l’espace, de la planète Terre. Ses montées interminables, ses basses profondes ont fait exploser la foule en transe un nombre incalculable de fois. À croire qu’il voulait tous nous enterrer, il continuait à nous tirer, de la fatigue, des courbatures et à nous faire (re)danser malgré nous jusqu’à la fin. Il dit ne pas pouvoir vivre sans les live, et ça se voit. Intense et dense, il était aussi animé que son public et nous a offert un des meilleurs concerts que nous ayons faits ces derniers temps.
Paradise City, notre avis ?
– l’environnement naturel, ces paysages carte postale
– la sélection de nourritures originales
– le système de paiement par bracelet à une puce qui est scanné aux bars et aux foodtrucks, limitant fortement les files d’accès
– la propreté des toilettes durant les 2 jours
– le prix de la nourriture un peu plus élevé que la moyenne
– les averses et l’orage qui n’ont pas manqué de s’inviter durant les 2 jours, sans pour autant nous arrêter
En conclusion, Paradise City combine la musique electro à la nature, offrant une expérience de qualité à tout niveau. Les 80€ (sans camping) du pass 2 jours sont plus que raisonnables, très vite rentabilisés par un line-up soigné, un système sonore approprié et ce dans une ambiance décontractée et chaleureuse.
Alors, Paradise City 3ème édition ? Un grand oui si les artistes invités seront aussi attractifs que cette année !
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