Mars
Mars 2018. Le ciel continue à nous jouer des tours, à nous souffler du chaud au froid, sans jamais se décider. Les giboulées de mars se transforment en neige, celle qui ne reste jamais, celle qui se glisse sous nos pas prudents, celle qui disparait à la tombée de la nuit. Mes photos de l’année dernière me montrent les cerisiers déjà fleuris sur mon chemin de travail, abattu il y a quelques mois. Cette année, toujours pas de floraison en vue, toujours pas de muse trouvée. À chaque teinte de bleu gagné, on espère enfin ranger nos affaires d’hiver, mais le gris revient vite, peur d’être oublié. Étrange saison, étrange mois, j’ai du mal à connecter les différentes couleurs pour en faire un tableau unis. Un patchwork sans fil et sans motif, juste rattaché par les dates et les notes que je trouve ici et là. Et je continue à prendre note sur ce mur, comme un geste automatique, devenu presque un rituel sacré aux heures dorées. Ça fait sourire mon homme, qui me voit toujours jouer aux jeux des sept erreurs, regarder les saisons traverser sur ces quelques mètres carrés blancs.
365 project – Une photo par jour
Le mois de mars s’est étendu sur 2 pellicules, le Kodak 800 et le Fuji Superia 800. J’avais une séance photo et j’avais fait en sorte que je reprenne le Fuji le jour J, parce que j’avais apprécié sa teinte verdâtre que j’avais en janvier. Manque de bol, il a tiré étonnamment vers le magenta, et j’essaie de comprendre pourquoi, sans jamais être certaine de mes hypothèses. Depuis, on m’a fortement conseillée d’utiliser le Kodak Portra 400 pour les portraits plutôt que les Fuji. J’ai hâte de retenter l’expérience pour voir les différences.
Le fait que je suis à plus d’une pellicule par mois (j’en fais un peu plus pour l’instant) n’est pas très pratique pour mes mises en pages. Ce n’est pas comme en numérique où je peux faire avancer mon projet dès que j’ai du temps : je dois attendre que je termine ma pellicule, et ce n’est pas forcément toujours pile à la fin du mois. Moi qui avais l’habitude de tourner la page du mois en publiant mon 365, j’ai un peu du mal à m’y faire avec ce rythme beaucoup moins structuré.
Pour l’instant, je n’ai pas encore cette sensation d’avoir fait une photo propre à l’argentique, où je me dis que ça valait le coup de l’avoir fait avec mon F5. Sûrement trop habituée au numérique, je n’arrive pas encore à bien maîtriser la particularité des films et d’en tirer profit. C’est frustrant, et excitant en même temps, vu que j’ai encore un peu plus de 7 mois pour y arriver. (J’espère vraiment en faire au moins une d’ici la fin de l’année !)
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